Dans Les Années 1890 / 1914
On suppose que de nombreux maçons tailleurs de pierre s’affairaient à construire les usines textile avec les canaux fournissant l’énergie hydraulique.
Les vrais tailleurs de pierre, fabriquaient des encadrements de portes et fenêtres, des pierres d’angles, des escaliers massifs, des pierres d’eau (éviers) et des bassins pour les fontaines.
Les carriers recherchaient des grands blocs de beau granit destinés aux monuments funéraires. Cette activité était la plus lucrative . Ils travaillaient en carrière à la belle saison. En automne, ils transportaient les blocs à proximité de leur ferme et taillaient durant l’hiver. Au printemps, un marbrier de la vallée venait chercher les monuments taillés pour les polir avant de les installer au cimetière .
Le transport s’effectuait avec une espagnole; (chariot à quatre roues avec deux limons très bas permettant le chargement des blocs par un simple quartier exécuté à l’aide d’un cric).
Il reste peu de traces des granitiers à La Bresse avant la guerre de 14 / 18 .
Il s’agissait d’artisans traitant leurs affaires et les validant d’une poignée de main en se faisant confiance.
Ils travaillaient à la main avec des outils en acier trempé.
Dans la carrière, Les mortoises ont remplacé les trous cylindriques. Ils utilisaient très peu la poudre noire car les tirs n’étaient pas précis.
La manutention se faisait souvent manuellement à l’aide de rouleaux à trous et de pinces (leviers) pour les faire tourner.
Il existait peut-être des treuils à chaîne avec châssis en bois et des crics ?.
A la taille, ils utilisaient le chasse ou le têtu pour dégager les arêtes, le burin ou la pointe pour ôter les bosses (aspect broché ou piqué) ensuite, le ciseau pour ciseler les arêtes.
Il fallait layer avec un ciseau large pour aplanir les faces correctement.
Nul ne sait s’il existait des bouchardes à ce moment là ?
Au polissage, il fallait roder la taille ( user le granit pour enlever les traces de meurtrissures des outils)
parfois jusqu’à 5 mm, frotter la pierre avec de la grenaille avec un peu d’eau à l’aide d’un martin (grosse
masse de fonte actionnée manuellement) -travail physique de très longue haleine-.
Ensuite, passage à l’émeri très fin toujours avec le martin (aspect adouci).
Troisième étape : le brun rouge d’Angleterre (sorte d’argile abrasive très très fine) frotté à l’aide
d’un morceau de bois garni d’un plaque de zinc (aspect poli mat).
Quatrième étape : la face est à nouveau frottée avec une briquette de gomme-laque, et
enfin le potin (sorte de pâte d’oxyde de plomb et de fer) frotté avec un feutre pour
obtenir le brillant.